Les possibilités d’irrigation par épandage de crues dans les zones alluviales de Jean Rabel et d’Anse-Rouge (Étude réalisée avec l’appui d’ADEMA)

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet pro résilience financé par l’Union Européenne (UE) visant à contribuer à la réduction durable de l’insécurité alimentaire dans le Bas Nord-Ouest en développant des stratégies de production adaptées au changement climatique, une étude sur les possibilités d’irrigation par épandage des eaux de crue a été menée. Cette étude, échelonnée sur une période de trois mois (décembre 2019 à février 2020) concerne les zones alluviales de Jean Rabel et d’Anse Rouge. Elle a été réalisée dans le cadre de la vision d’ADEMA consistant à agir sur les causes sous-jacentes de l’insécurité alimentaire au niveau des zones du bas Nord-Ouest. En effet, ces zones sont caractérisées par un climat aride voire très aride où les précipitations sont faibles, limitées à certaines périodes de l’année et connaissant des sécheresses récurrentes.

Cette étude a permis d’identifier les possibilités d’irrigation par épandage de crues afin de démontrer qu’en bénéficiant d’aménagements adéquat, la zone du Bas Nord-Ouest peut développer des activités agricoles et ainsi participer à la réduction de l’insécurité alimentaire.

       Les deux zones spécifiques de l’étude ont été :

  • Le versant Nord des reliefs dans la section communale de Lacoma (commune de Jean Rabel) avec une superficie de 4920 hectares
  • Le versant Sud se trouvant à cheval sur les communes de Baie de Henne et d’Anse Rouge, à la limite des départements du Nord-Ouest et de l’Artibonite, avec une superficie de 10669 hectares.

 

Risques d’érosion au niveau de la zone

 

Les résultats de l’étude ont montré que les zones sont caractérisées par un grand déficit hydrique causé par de faibles apports pluviométriques parallèlement à de fortes évapotranspirations potentielles. La réserve utilisable en période de basses eaux est très faible et ne peut donc pas répondre aux besoins en eau des cultures.

Les résultats ont aussi montré que les caractéristiques topographiques sont favorables à l’épandage des crues et des ouvrages peuvent être construits et/ou aménagés pour maximiser les superficies agricoles utiles (SAU) ; l’irrigation par épandage des eaux de crues étant déjà effective dans certaines zones par l’arrivée naturelle des eaux pluviales.

Des ouvrages, de deux types, sont donc envisagés dans les différentes zones : les ouvrages de dérivation et les canaux d’irrigation. Des travaux de réhabilitation sont prévus sur les ouvrages existants et le curage de ravines afin de limiter l’impact des crues sur les cultures.

Il est utile de noter que les cultures les plus pratiquées au niveau de la section communale de Lacoma sont par ordre d’importance : la banane, le maïs, le haricot, le petit-mil, le pois de souche, le vigna, le manioc et la patate. Au niveau de l’autre zone couvrant Baie-de-Henne et Anse Rouge, on retrouve les mêmes cultures avec une prédominance du maïs et du petit mil.

 

Les recommandations suivantes ont été formulées :

  • Des aménagements tels que le reboisement et la construction de structures antiérosives et/ou de retenues collinaires, la construction de diguettes autour des parcelles à irriguer par épandages des eaux de crues,
  • L’adoption des techniques de limitation de l’évaporation au niveau des parcelles (paillage),
  • La prohibition de la construction de bâtiments domestiques dans les zones d’épandage des cours d’eau spécifiquement des ouvrages,
  • La mise en place de comité de gestion des périmètres irrigués afin de faciliter les opérations de curage et d’entretien inhérentes à la durabilité nécessaire des ouvrages.

 

Présenté par Raymond Achille

Psychologue / Coordinateur du Volet Psychosocial et Parrainage

 

Source : Journal Pale...Aji, No 7, P. 4